mardi 29 mai 2007

4h44

Sous le vrombissement d'une machine à penser, je ne dors pas. Parce que les trente jours deviennent quinze. J'en perds le sommeil vaguement retrouvé.

Ces deuz dernières lignes me donnent un vertige médiocre. Ouh là là, quel tragique!

S'il y a des fautes, il faudra les pardonner. Je ne vois plus très clair.

Tic tac, il est 4h44. Faisons un voeu, question de se changer les idées. Entre deux bouffées de cigarette, le voeu m'échappe.

Il y avait longtemps que je n'avais pas dormi. Beuh, trop d'imparfait et de plus-que-parfait. Ça me mélange tous ces temps de verbes. J'essaie de corriger au fur et à mesure mais j'ai perdu la main.

Il faudrait du thé mais il est dans une boîte. Les placards sont vides. Seuls quelques verres me narguent dans leur vibrante indifférence.

Les assiettes sont propres, les couverts sont rangés et je n'ai plus de balai. Il est parti vers un nouveau chez nous. Je déteste cet entre-deux.

C'est déprimant une déprimée à quatre heures du mat, non??

Le jour se lève tranquillement et je n'aime toujours pas l'aube. L'aube n'est que le soleil en rhéostat. Quelqu'un joue avec la roulette et il devient de plus en plus fort. Dans deux heures, je ferai du café, si j'arrive à en trouver.

J'irai voir le docteur de la dernière fois, en espérant ne pas recevoir de coup de massue sur la tête.

Je n'aime pas les docteurs, surtout pas les docteurs de cliniques sans rendez-vous. Il sera là, à m'attendre avec toutes ces questions auxquelles je n'ai toujours pas trouvé réponse.

Suis-je suicidaire? Non.
Suis-je instable émotionnellement? Peut-être.
Suis-je encore fatiguée? Je ne sais pas.

Yiark. J'ai la nausée juste à penser à ces enfants braillards dans la salle d'attente, à ces tousseurs sans vergogne, à ces secrétaires médicales mielleusement aimables et débordées et à ce téléviseur mis en sourdine qui nous montre les images morbides du quotidien de la femme au foyer moderne. Quelle ironie.

J'irais bien marcher sans but dans les rues du quartier mais je n'ai pas de but et marcher pour rien me cause un certain inconfort.

Je vais attendre encore et jouer à celle qui s'est levée très tôt pour ne pas inquiéter les autres dormeurs. Pour ne pas brusquer ceux qui ont fermé les yeux quelques heures.

Je serai habillée comme hier mais personne ne m'a vue. Enfin, je ne reverrai pas ceux qui m'ont vue. Évidement, l'absence de sommeil, le cheveu gras et l'oeil hagard attirent toujours sur notre route une quelconque connaissance qui ne manquera pas de souligner notre mauvaise mine...

C'est épatant, ce sont les premiers points de suspension! Point d'exclamation pour souligner l'exploit.

J'aimerais tuer les deux heures à venir pour être enfin fixée. Vous avez une réponse pour moi? Vous connaissez le moyen de tuer deux heures sans faire couler de sang?

Là-haut, les premiers pas s'agitent, les robinets crachotent et un enfant pleure. Peut-être que les enfants ont eux aussi un rhéostat à soleil, qui sait? Les premiers dormeurs partiront bientôt en claquant les portes pour manifester leur mécontentement.

Il n'y a même plus de café. Un juron étouffé vient de me le confirmer. Triste écho dans la cuisine que celui du caféinomane qui ne pourra pas ouvrir l'oeil.

jeudi 17 mai 2007

Troisième jour de captivité

Bon, ok, je ne suis pas captive ni otage.

Simplement, je ne suis pas sortie hier, à peine avant hier. Je vais prendre une marche cet après-midi, sous la pluie, avec des boîtes. Je vais aller faire des boîtes et du ménage.

Déprime totale, fatigue chronique, j'me tape sur les nerfs, c'est pas croyable!

J'ai passé la journée d'hier devant mon oridnateur. Lire des potins, aller voir mes courriels, googler des choses étranges et sans intérêt et manger, manger, manger.

Je suis partie de la maison sans chaussettes. J'ai peur d'avoir froid aux pieds.

Le chat est fasciné par mon clavier. Le chat se prépare à sauter sur mon clavier kjrghibndrgfdffffdddd. Le chat a sauté sur mon clavier.

Sale chat, je t'aime bien.

J'irais me recoucher si la petite voix dans ma tête ne crait pas: "Noooooooon, noooooon, va dehors! Prend un grand bol d'air froiiiiid, bouge-toi les fesses, bordel de merde!!!!"

Saleté de conscience.

Le chat a ses yeux fous, du genre: je vais te mordre et tu ne le verras jamais venir, je vais te bouffer les mains comme j'ai bouffé ce pigeon hier.

Merde, il a choisi mes pieds. Petit salaud.

Arg.

mercredi 16 mai 2007

Un email à Catherine PP

ll était une fois...

J'ai rien à dire mais disons que c'est juste pour te polluer encore
un tout petit peu. Je me suis lavé les cheveux avec du shampoing aux
amandes et au miel et j'ai l'impression que si je vais me promener
en forêt et que je rencontre un ours, je vais me faire bouffer la
tête.

Si je rencontre quelqu'un de pas très réveillé, il est possible
qu'on me verse du lait sur la tête en essayant de se convaincre que
mes cheveux filasses sont aussi savoureux que de rondelettes
cherrios.

Si jamais c'est des abeilles que je rencontre, elle vont me
massacrer la face parce que j'ai volé toute la bouffe de leurs
bébés.

lalalalalalalala

Toute cette force de déploiement intellectuel pour me faire traiter de maudite droguée!!!
Un écran, une souris et un clavier. Premier abord de l'environnement immédiat. Un litre d'eau, un fond de café et un cendrier qui déborde. Les clopes ne sont pas loin et le briquet dort sur le paquet. Briquet vert sur carton rouge. Des piles de cd gravés et de musique piratée. Une ampoule au mur se réflète dans l'écran. Une jupe masque un porte document et des boîtes de son s'empilent dangereusement en laissant crier de la musique. Un bol de grès vide et une fourchette prouvent que j'ai trop mangé. Un film joue tout seul dans le salon et parasite la musique. Derrière la fenêtre, un mur de brique, derrière le mur de brique, un restaurant. Le tout caché par un rideau violet. Je sais que sous la fenêtre il y a un pigeon mort. Le chat avait des plumes dans la moustache en rentrant tout à l'heure, l'air satisfait et repu d'un chasseur chanceux. Mes pieds sont sous le bureau mais je sais que j'ai coupé mes ongles hier. Sur le lit, pas de drap mais une pile de vêtements sales et une peluche qui étouffe sous ce tas. Elle s'appelle Maurice Richard depuis ce matin. Les murs sont blancs. Je ne suis donc pas chez moi.

Burn out 101

1) écouter de la musique déprimante
2) dormir
3) lire des blogues
4) fumer clope sur clope
5) ne pas faire ses boîtes quand on déménage dans deux semaines
6) manger ses émotions
7) maudire sa job
8) faire des listes de choses à faire
9) ne pas respecter ces listes
10) faire des crises d'anxiété en pensant à la job

vendredi 4 mai 2007

On ne veut pas entendre dans la même phrase...

Le nom de son boss et scrotum dans une même phrase.

Entendu le 3 mai 2007, dit par le plombier expliquant à mes patrons les choix qu'ils avaient en matière de forme de bol de toilette...

Beuuuurk.