mardi 14 décembre 2010

Décembre

J'ai besoin d'un câlin. Pas d'un gros câlin mais juste d'une petite tape sur l'épaule.

"Lâche pas, plus que trois jours et demi avant les vacances, 23 heures de bureau, trois heures d'examen. Ton examen est ce soir et après, la session sera finie. Après, tu pourras rester dans ton lit si c'est tout ce dont tu as envie. Après, tu pourras peut-être même dessiner un peu ou écrire, même si Rose Vélo est morte et qu'Hochelaquoi prend la poussière. "

Je rêve d'un bain et d'un massage, d'une promenade dans le bois, raquettes aux pieds, de trois cours de yoga cette semaine, d'une longue sieste dans un lit qui sent bon la lessive et je rêve aussi de champagne pour perdre la tête.

La porte de la salle de bain est toujours dans le couloir et il fait sombre dans mon petit rez-de-chaussée.

Je me sens prisonnière de Noël qui arrive vite, vite, vite.

Vite, acheter des cadeaux pour la famille qui s'agrandit sans cesse. Vite, sourire à la caméra. Vite, trouver un party du jour de l'an...

Vite, prendre ma grand-mère dans mes bras et lui dire : " Si tu ne vois plus, je te ferai la lecture, on ira ensemble à la bibliothèque te chercher des romans historiques".

J'suis un petit peu fatiguée et mes yeux coulent tous seuls. Je suis intelligente. Enfin, il me semble. Mais il me semble aussi que je n'ai pas une intelligence d'envergure universitaire. Je suis trop rêveuse, trop paresseuse, pas assez assidue, pas assez rigoureuse, trop distraite. J'aime trop dormir, j'aime trop ne rien faire, j'aime trop fixer un mur pendant des heures et surtout, j'aime trop oublier de penser. Il faudrait des programmes universitaires en observation des moeurs et habitudes artistiques de nos contemporains, avec seul prérequis que celui-ci : manque de confiance, syndrome de l'imposteur.