Dans le carnet...
13 octobre 2008
C'est immanquable, je finis toujours au même endroit, dans le Vieux-Montréal. Peut-être que notre histoire dort sous ces pavés qui se déboîtent et s'abîment. Je n'ai pas d'argent pour les mendiants et les touristes envahissent la Place d'Armes. Juste devant, la basilique, juste derrière, la Banque de Montréal et sa coupole. Je ne sais pas combien de temps je resterai ici. Il est deux heures et demi et personne ne viendra me parler. J'ai fait la famille buissonière, pas d'Action de grâce pour moi cette année.
L'envie de me jeter devant une voiture persiste mais ne me fait pas peur. Je ne veux pas mourir, je veux juste être blessée. J'ignore pourquoi. Je ne sais pas non plus pourquoi je ne sais plus pleurer à volonté. J'ai le coeur sec: rien n'est laid mais rien n'est si beau non plus. Ce sont mes pieds qui m'ont menée ici, je prendrai le métro pour rentrer.
Toujours le 13 octobre...
Des amoureux et des tourites, des touristes amoureux. J'ai zigzagué dans les ruelles de Westmount et je ne me sens toujours pas le droit de pleurer. C'est la rupture d'automne, une séparation qui sent l'hiver et les longues nuits froides. Des plans du centre-ville se déplient et il fait plus froid quand on ne bouge pas. J'observe cette femme en verre, toute de vert vêtue, plus loin sur les bancs.
Il est bon de se réchauffer les tripes devant une soupe chaude.
Aujourd'hui, je passerai par toutes les couleurs. Pas de poésie en vue. Peut-être un match d'impro ce soir. bientôt, il y aura de la soupe tonkinoise sur la table. Le thé au jasmin y est déjà. Il faudrait que les odeurs déclenchent des souvenirs. Je fume trop, je ne sens presque plus.
Écrire est tout sauf une fin en soit. C'est peut-être une faim en soie?
Entre des murs verts, sur une table verte, une écriture verte quand plus rien ne verdoie au dehors.
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