Vous pouvez sortir une fille de Laval mais vous ne pouvez pas sortir Laval de la fille

Peut-être que vous le saviez, peut-être pas mais j'ai grandi à Laval. Je suis allée au secondaire à Montréal et c'est là que j'ai mal viré. Hihihi. Pour moi, venir du 450 n'était pas une tare. D'ailleurs, dans les premières années de ma vie, le 450 n'existait même pas, c'est vous dire!!

C'est en entrant au secondaire que j'ai appris qu'il y avait une différence entre les banlieusards et les montréalais. Non seulement je viens de Laval, mais je viens de Chomedey. Et pour mes camarades de classe, si tu venais de Chomedey c'est que tu étais soit Grec, soit Haïtien...en tout cas, t'étais de la racaille. De la racaille avec de l'argent pour payer un collège privé mais de la racaille quand même.

Pour me fondre dans la masse, j'ai moi-même dénigré d'où je venais. Peu à peu, j'ai perdu tout contact avec mes amis du primaire et mon noyau social s'est formé à Montréal. Toutes mes premières niaiseries, je les ai faites en ville...

Il y a trois ans, mes parents ont vendu la maison où mes frères et moi avons grandi pour acheter un condo en ville. Ils ne voulaient plus s'occuper de deux maisons: le chalet, c'était bien assez. Je n'ai plus aucune raison d'y retourner et pourtant ça me travaille parfois.

Pendant des années, on nous a promis le métro. Je suis partie avant de pouvoir le prendre pour aller à l'université...Un de ces quatre, je prendrai le métro jusqu'à Montmorency puis la 55 et j'irai me balader au parc Légaré, juste pour voir...