lundi 9 janvier 2012

Il faut bien faire quelque chose au beau milieu de la nuit.

Certains dorment, paraît-il. D'autres ronflent ou parlent.

Ne pas dormir pour ne pas rêver. Il y a eu le meurtre, l'amputation, la fuite, le viol, l'étranglement : nuits intenses pour jours stagnants

Une nuit à réfléchir au muscle mou et paresseux qu'est parfois le cerveau. À toutes ces petites jalousies qui minent, qui enveniment, à l'amertume qui guette, qui force ce pli descendant de la bouche, qui fait pincer les lèvres et rend si laid.

Une enveloppe est arrivée hier, de la part de M, R et R, pleine de photos de moi, entre 8 et 17 ans. Des photos qui avait été offertes à ma tante et ma grand-mère. L'enveloppe crème était bien scellée, l'écriture noire et nette.

Quelques photos d'enfance retournées dans un geste étrange. R sent-elle la mort qui approche ? Veut-elle faire de la place ? Qu'en est-il de M et R ? Je n'ai que faire de ces photos, comme si on ne contemplait pas assez son image ces temps-ci. Elles iront en rejoindre d'autres, pêle-mêle dans le coffre bleu.

Mon coeur a un peu fendu lorsque j'ai déchiré l'enveloppe et compris de quoi il s'agissait. Même pas un voeu, même pas un mot, juste trois noms sur une enveloppe scellée.


Je ne sais pas ce que ça veut dire et j'ai peur de demander.

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