Un an

Il y a un an, j'étais ici, presque seule dans la cuisine. Tout comme si j'étais seule, avec quelqu'un qui voulait sortir, aller voir des gens.

Je ne voulais ni ne pouvais sortir. Toute cette neige me bloquait la vue.

Il a voulu me traîner au Passeport, pendant que mes amis étaient à la campagne, pendant que mes amis étaient dans une fête, pas si loin d'ici.

Noël et le jour de l'an ont eu un goût amer, littéralement. Parce que j'étais prisonnière de mon corps, de mon appart et parce que ça goûtait le fer dans ma bouche, parce que mon bras entubé me faisait mal et parce que voir le monde à moitié me rendait triste.

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Hier soir, j'ai crié à tue-tête que je ne voulais plus donner, que je voulais être purement égoïste, pour quelques temps seulement. Toujours en commune mesure, toujours avec un mais...

Ce soir on fera peut-être la fête. L'homme du Passeport n'est plus là. Il est sorti de ma vie aussi vite qu'il y était entré. Bon débarras.

Je fêterai peut-être avec mes amis, pas si loin d'ici.

Madame Irma dit...

3 sous et des hexagrammes.

3 sous et le présent.

3 sous et le futur.

3 sous jetés sur une tables et des perspectives.

Avec rien devant soi qui prépare des malheurs.

Avec rien devant soi, que des amis qui s'en vont.

Avec rien devant soi et sans emploi.

Avec rien devant soi, même pas un salon.

Avec rien, pas même du bout des doigts.

Comme une mauvaise chanson.

La télé avait le charme de combler le silence.

Rêver en musique

Cette dernière nuit a été bercée par des rêves oubliés dont seule subsiste la trame sonore.

De la musique comme sur un vieux gramophone.

Fin novembre

L'heure est venue de faire de la compote de pomme. Avec des McIntosh, pour pouvoir balancer l'acidité avec du miel.

Éplucher 8 pommes, les couper en dés et les couvrir d'un filet de miel en faisant chauffer à feu moyen. Glisser un bâton de cannelle et remuer pour cuire les pommes également. Laisser comporter jusqu'à consistance désirée.

Réconfort.

Novembre

Le temps qui touche, avec une goutte de météo dans la peau.

Le froid et l'humide d'un début d'hiver gelant les flaques d'eau, petites patinoires où les brindilles prisonnières figent et craquent. 

J'ai toujours eu hâte à 2012. Pas parce qu'on annonce une hypothétique fin du monde selon le calendrier Maya, mais plutôt à cause d'une adresse, celle de la maison où j'ai grandi.  Je regardais les adresses voisines et elles correspondaient à des années passées ou futures pas si lointaines.

Par exemple, la maison de la rue qui a célébré l'an 2000, la troisième en partant du coin, faisait en fait partie d'une rangée de 4 habitations, recouvertes de brique et de panneaux d'aluminium gris, avec des toits en bardeau d'asphalte.

Beaucoup de petites maisons collées par deux ou par quatre.

Comme l'envie de revenir traîner par ici. Il ne fait pas froid, pas encore. Il faudrait du froid et de la pluie et du vent pour que ce soit vraiment novembre.


Pour l'instant, il n'y a que des ulcères à fabriquer et des adieux avec lesquels composer.

"Mettre du fiel sur ses toast et du faux dans son vin".

Houston, we have a problem

Régime draconien.

Régime draconien? Je n'ai jamais été au régime de ma vie, jamais.

Maintenant, un an plus tard, je ne contrôle plus mon appétit.

J'ai un peu envie de mourir maintenant.

Comme une plante en hiver...

Je ne suis pas Daryl Hannah

 Un matin d'automne, cette fille s'est levée un matin et a décidé de partir un blogue.

Besoin de se reposer juste au moment où  il faudrait écrire tout le temps, peut-être même revenir au papier.

Les yeux sur un ordi. L'oeil de pirate retenant les cheveux. Nouvelle étape, grand ménage.

C'est le corps qui bascule, pas l'esprit.

Triste terre à terre qui fait rire. Sans rire, on s'ennuie.

S'il faut s'en soûler, pour tout faire sortir, même si c'est absurde et pas si drôle, buvons des mots.

Retour à la case départ. Le hasard qui vient de donner une chance.