mardi 28 novembre 2006

Il faut que j'aille jouer au bingo. J'ai même les petits éléphants la trompe en l'air pour la chance...

dimanche 26 novembre 2006

Sempiternel

Petit dimanche gris. C'était l'anniversaire de mon père la semaine dernière. Je me lève, à dix minutes d'avis pour rencontrer mon grand frère coin St-Hubert et Beaubien. Mission cadeau. Je passe chercher un petit café au lait au petit café du coin. C'est long, c'est dimanche et le lait ne mousse pas. Tic, tac, tic, tac. Café en main, clope en bouche, écharpe au cou, je pars. J'ai l'air très décontractée mais surtout pas très démaquillée de la veille et du concert raté, cinéma pour remplacer. Bon, ça y est, je suis en retard...Je ne suis jamais en retard! Mais c'est juste dix minutes, mais si Seb est comme moi, il arrive partout 15 minutes à l'avance. «C'est la faute de papa, que je marmonne tout bas, c'est lui qui nous faisait toujours arriver des siècles à l'avance». Il est là, l'intello. Il porte sa casquette de tweed, un veston et sa sempiternelle barbe...

Je vais faire un parenthèse sur le mot «sempiternel» parce que c'est un mot que j'adore mais qui, franchement, ne se glisse pas toujours bien dans une conversation. Sempiternel a comme préfixe «semper» qui signifie «toujours» en latin. Comme dans la formule Semper Fidelis (toujours fidèle)...ça, ça vient d'une prière. Donc, mon frère porte sa sempiternelle barbe. Il a 28 ans et ça doit faire dix ans qu'il la traîne partout où il va. Fin de la parenthèse.

«T'es en retard, Marie.
-mmmh, grubble, schmu foui, je sais...»

Bec sur les joues, smac, smac. Wow, elle est douce sa barbe! Il doit mettre du revitalisant!! Clin d'oeil à Frédérique Dard, auteur de San Antonio. Mais lui, quand il faisait ce commentaire, il ne parlait pas exactement de la barbe du visage...D'ailleurs, si vous aimez la littérature coquine, je vous conseille fortement ses livres, notamment «Dis bonjour à la dame»!!! Bref, petit matin gris, nous partons à la chasse au bouquin pour papa. Direction librairie Raffin. On jase, il a hâte que la session finisse, le cours qu'il donne se passe bien, mon appart est pas loin, nous allons le visiter. Je suis fière de montrer mon nouveau chez moi à mon grand frère. il trouve ça beau, il trouve ça grand. Oh yeah. On dira ce qu'on voudra, l'approbation fraternelle fait toujours chaud au coeur!!

À ce soir, Seb.

vendredi 24 novembre 2006

Telle une espionne internationale...

Au programme ce soir? Squatter chez mes parents. Ils sont partis au chalet mais ma mère m'a dit, ce matin à huit heures, en me réveillant, au téléphone (encore un abus de virgules, c'est plus fort que moi!!!), que ses clefs allaient être cachées dans ses chaussures, sur le palier. Bon, en théorie, je devais juste passer faire un tour, ramasser un truc et repartir. Mais comment rester seulement 15 minutes dans le nid douillet de ses parents? Impossible, à moins: de ne pas les aimer ou ne pas apprécier leur décoration intérieure. Ce n'est pas du tout le cas de l'espionne de renommée internationale que je suis. Vous pouvez m'appeler Inga, c'est mon nom de code.

On ouvre la porte: wah, ça sent comme à la maison! Wah, c'est ben propre! Trop coooooool, ils sont partis pour trois jours mais le FRIGO EST PLEIN À CRAQUER! Faisons un petit inventaire: plus de fruits et de légumes que je sache en nommer, du pain, du jambon, du fromage, du jus, du lait 1% en SAC (j'ai eu l'impression d'avoir 15 ans en buvant à même le truc...huhuhu, si Didi me voyait!)...

Même si c'est un nouvel appartement, pas MA maison, je me sens incroyablement chez moi...reste à voir comment mon ti-frère va réagir en rentrant du travail et en me trouvant évachée sur le divan en cuir vert du salon, en train de manger des biscuits...SES biscuits!!!

Je vais prendre un bain, aussi. Didi me garde toujours un pyjama au cas où...Je ne pousserai quand même pas ma mission secrète jusqu'au dodo mais ce serait bien comique d'inviter mon Amour à dormir sur le divan de mes parents

Je vais retourner écouter la télé, en attendant de me faire pogner et foutre à la porte...

mercredi 22 novembre 2006

Wouhouoooooooo, je suis encore en vie. Je peinture, je travaille, je donne des préavis pour quitter mon logement actuel!!! D'ailleurs, je l'ai eu, mon préavis parce que 1) J'ai été une très bonne locataire 2) selon le proprio, c'est très bon que je passe à autre chose si j'en ai les moyens!!! Wouah, c'est génial!!! Je n'ai même pas besoin de trouver quelqu'un pour prendre ma chambre!!!!

Je fait dans le bref parce que je meurs de fatigue!!!

Et je garde le même numéro de téléphone! Youpiiiii. Joie, joie, joie! Ça fait tomber le stress d'avoir réussi à parler au propriétaire!! Quand j'ai voulu leur donner mon préavis, début novembre, il était parti, juste comme ça, faire un tour en Thaïlande. Hum...j'aimerais bien aller faire un tour, juste comme ça, en Thaïlande! Ah lalalalalalaaa...

«Je chante la vie, je dis merci la vie » (Otis dans Astérix et Obélix, mission Cléopâtre...)

Bon, je crois que le bref va s'allonger...j'ai envie de déblatérer un petit peu, tant que faire se peut mais pas de là à péter un pneu. Boulot, dodo, métro, appartemento, resto, peinturo, déménagogo...mais quand même pas démago!!! Je bégaie trop devant une foule et je ne veux pas dire juste pour plaire!!

Beuh, toujours tenter de plaire. Je vais aller chercher le sens exact de démagogie dans le dictionnaire. Je ne veux pas parler à travers mon chapeau...

Merde! mon dictionnaire est déjà dans ma nouvelle maison. Bouhouhouh.

En contrepartie, je viens de me faire un lunch de la muerte!! Tout s'explique: longue journée demain. Boulot de 10 à 6 puis école de 7 à 10...hum, ça fait une belle journée de 12 heures et plus de vie active, non?

Donc, des petites carottes, des choux-fleurs au jus de citron, deux sandwichs, deux bananes, des raisins. Oh yeah!!

Pouf, je redisparais!!!!

samedi 11 novembre 2006

Je n'aime pas Jacques Poulin, non plus...Désolée.
Deux fois plutôt qu'une...

Je suis confrontée à une montagne de livres. Mes livres. J'ai toujours dit que ce serait mes livres que je sauverais du feu. Quand j'aurai des enfants, je penserai autrement mais pour l'instant, mes livres, oui. Ils m'accompagnent depuis toujours. Il y a les livres de l'enfance, ceux de la Courte-échelle, les contes de Félix Leclerc, une petite histoire de Pierre Foglia, les aventures de Pellicule qui sauve les animaux avec des petites marionnettes pour les doigts, mes recueils de contes de fées...Il y a les romans que j'ai lus adolescente, volés dans la bibliothèque de mes parents, que je ne comprenais pas toujours mais qui m'ont fait aimer la lecture plus que tout. Il y a la découverte de Jacques Prévert, de Pennac, de Perec, de Sartre, de Camus, de Vian, de Kundera.

Je ne peux pas oublier Hubert Aquin et sa Neige noire.

De l'écriture automatique, de l'absurde, du roman noir, du roman policier, des romans québécois de tous genres: du terroir à la modernité. Les grands classiques et les moins classiques.

Et il y a la poésie...Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Prévert (encore), Coppens, Saint-Denys Garneau. Je n'aime pas Nelligan mais j'aime Charles Gros, Louis Aragon, Apollinaire. Comment oublier Jarry et son Ubu? Paul Valéry et André Gide, Raymond Queneau? PI-CA-BIA et TZA-RA!!! Tous ces auteurs ont meublé les longues heures dans le métro et dans le bus, de l'école à la maison, de la maison à l'école. Ils m'ont appris à défier certaines conventions, à écrire du beau pour le simple plaisir de créer mais aussi à utliser le beau pour émouvoir, raconter, questionner. Je sais écrire en vers, je sais compter les temps, je sais faire valser les mots pour leur donner une cadence. Verlaine brodait avec les mots. Je valse avec les mots comme je valsais avec ma mère le soir, après le souper.

Je nomme des noms pour nommer mais ce sont mes coups de coeurs, mes compagnons de voyage et de solitude.

J'ai redécouvert Yves Thériault tout à l'heure, en vidant la bibliothèque de mes bébés:

« Partout sur la côte, les hommes ont réarrangé les baies, les anses et les caps: ils ont taillé dans le granit et aplani des falaises. Leurs routes sillonnent nos pays, leurs maisons d'asbeste et de brique ont remplacé souvent nos maisons anciennes, couleur de temps mauvais, couleur de mer hargneuse.»

Je n'ai jamais lu Agaguk mais j'ai lu Le dernier Havre (ci-haut) et La fille laide et ces deux romans ont troublé mes eaux troubles. J'allais oublier Marie-Claire Blais, Michel Tremblay (trop facile?) et Anne Hébert. Louis Caron et ses cornes de brume, ses patriotes et ses défaites. Quoi qu'on en dise, je n'aime pas Jacques Godbout.

Je ne lis presque plus. Manque d'intérêt? Manque de temps? Je ne sais pas. Je sais seulement que mes livres transportent de nombreuses histoires: les leurs et les miennes, entremêlées en souvenirs, en anecdotes, en réflexions. Certaines pages sont cornées, annotées. Entre leurs pages se sont glissées des photographies, des notes de moments d'illumination littéraire, des feuilles d'automnes, des fleurs séchées, des adresses rapidement griffonnées, rapidement oubliées. Toutes ces choses attendent d'être découvertes au hasard, quand j'aurai besoin de lire quelque chose de beau, de dur, de triste.

Je pars, mes livres me suivront. J'ai appris, à mes dépends, qu'il ne faut pas prêter des livres sans en prendre en échange. Ils sont ma richesse. Ils sont ceux qui ont fait que je suis totalement et profondément littéraire, une folle du français, une milicienne de la grammaire et de la syntaxe.

On peut les ranger en ordre alphabétique d'auteurs, en ordre alphabétique de titre, par ordre de grandeur, par épaisseur, par maisons d'édition, par thématiques mais aussi par dates de lecture ou dates d'achat. On doit se réserver une section pour les non-lus, les pas-lus-au-complet, les à-relire, les hum-ça-plairait-à-un-tel!!!!

C'est fou, parler de mes livres me fait pleurer. Ça doit être la fatigue. Je pleure beaucoup ces jours-ci.
Je n'ai pas écrit depuis cinq jours. J'ai rien pensé depuis les horloges sonnantes dans le soir assombri. J'émerge de la torpeur de mon sommeil, un nouveau bail en poche. La semaine a été mouvementée, haute en surprises. J'ai un nouvel appartement. Un nouveau chez moi. Mon premier vrai chez moi parce que j'en serai la seule et unique responsable. Bon, je n'ai pas envie de vous faire la conversation ce matin. J'ai trop à faire, trop à penser. Aucun sujet poétique, aucune réflexion sur la beauté fragile ne me viennent en tête. Ce ne sera pas pour ce matin. Les boîtes m'attendent...Je vais aller, lentement, transposer ma vie.

lundi 6 novembre 2006

Tout à l'heure, j'ai eu l'impression d'être dans un film et c'était vraiment chouette. Il faisait sombre à St-Henri. Les lampadaires faisaient plus ou moins la grève. Je marchais vivement, clic, clac, clic, clac, les mains transies, la tête lourde. Vers le métro, vers la place aux deux horloges. Personne dans la rue que des passants pressés, le nez enfoncé dans un duvet ou un foulard. Je m'imaginais les fantômes d'un bonheur d'occasion qui regardent le train des soldats partir au loin.

Les horloges sonnent six heures. Bong, bong, bong, bong, bong, bong. Je me suis arrêtée pour écouter leur morne complainte. Les cloches sont apaisantes, rassurantes. Elles me rappellent mon adolescence à l'ombre de l'oratoire qui rythmait nos journées avec son carillon. Il n'y a presque plus de délabrement sur la place. Le train est passé en coup de vent, dans un vacarme métallique et le temps s'est figé. Tous se sont tournés, immobiles, vers le tranquille cheminement des cheminots. L'espace d'une seconde, j'ai voyagé dans le temps de St-Henri-les-tanneries. Puis, je me suis engouffrée dans le métro, vers mon siècle à moi.

dimanche 5 novembre 2006

Merde, ça existe

Est-ce que ça existe un poulet plumé encore vivant?
Rêver que l'on reçoit une gifle est désagréable. Je ne sais pas si je l'ai rêvée, ma claque...Mais il a neigé hier, quelques flocons timides. Je ne peux me résoudre à enfiler le manteau d'hiver. L'absence de neige m'inquiète et le froid se fait de plus en plus insistant. «Ne crois pas t'en sauver, j'arrive». Chaque matin, le murmure vient sournoisement dans la brise qui emporte les dernière feuilles, valse désordonnée. Le chat roux fait ses griffes sur le cerisier chagrin du jardin. Il ne peut plus se camoufler dans les orangés d'octobre. Novembre gris et pluie le démasquent et rient à pleines dents des frileux. La couleur survit dans les écharpes et les mitaines et bientôt elle éclatera dans la blancheur, montant aux joues engourdies.

mercredi 1 novembre 2006

Lorsque vous êtes affamés, n'allez pas à l'épicerie. Vous risquez de revenir les bras chargés de n'importe quoi:

Des filets de maquereau sauce moutarde
Six boîtes de thon
Un pain tranché blanc et mou
Du jus orange-fraise-banane
Des saucisses
Des pois mange-tout
Des haricots
Des pâtes (deux sortes)
Des cretons
De la sauce tomate

et...

UNE CAISSE DE CLÉMENTIIIIIIIIINES!!!

On va se faire des lunchs

J'oubliais: des raisins et du fromage qui fait couic-couic ont sauté dans mon panier
La tyrannie des conneries. Marifou est en feu et se parle à la troisième personne. Les moutons sont nourris (www.moutonking.com), elle peut lâcher son fou, flambant nu dans les bois (le fou est flambant nu, pas Marifou), sous la pleine lune de l'Halloween.

Ce matin, avant de partir travailler, un dernier conseil pour les colocs et mon Amour:

«Les gars, c'est l'Halloween ce soir. N'oubliez pas de fermer les lumières et de verouiller la porte. Sinon, une armée de morveux ingrats va envahir le perron dès la tombée de la nuit. On a pas de bonbons cette année. Je n'ai pas envie de me faire insulter par une sorcière qui n'accepte pas les sous pour l'UNICEF!»

Ouf, une bonne chose de faite.

Tant que je n'aurai pas d'enfants, je ne vais plus donner de friandises. C'est trop épuisant. Oh, mais ils sont choux à croquer tout rond quand même.

Je n'ai pas envie d'avoir la Copacodotraha (coallition des parents contre le dodo des travailleurs à l'Halloween) à mes trousses.

Je vois déjà les grands titres: «SCANDALE: Le 6759 refuse de carier les dents de nos mignons»

Fin de la tirade Halloweenesque.