mercredi 26 décembre 2007

Un cours de tango, à la nuit de St-Laurent. C’est une image lumineuse qui persiste. Exercice difficile : rendre la ville effervescente dans le silence. Ce ne sont que des tristes échos, des souliers qui claquent au sol.

Latente

Près de la porte, ne rien manquer de la rue et des venues. De l’encre et de l’attente, rare jour gris. Un châle pour le rendez-vous.

Banquettes de cuirette rouge, comme les voitures et cette bouteille.
Thé froid, la radio qui calme le silence.

L’enfant, éponge.

Un parapluie avance, ne couvrant rien.
Ville grisante et grisonnante.

Je suis gauche :
Écrire sans tacher la main, utiliser des ciseaux et un ouvre-boîte, serrer des mains, faire la bise et écrire dans un cahier spirale sont des défis.

Deux mois plus tard...

Loin des effluves de la ville
Perdus en pleine forêt
Il pleut,
Peu nous importe

Bois persistant et enveloppant,
Citadins perdus.
Dans le silence feutré d’un habitacle,
Le froid de la nuit,
Loin derrière.

Refuge qu’est la voiture,
Sieste inutile mais bien méritée.

Répit : pas de grandes idées,
Ni de folles aventures.

Au bruissement des feuilles,
J’entends son murmure.
Seule,
J’attends la chute finale des feuilles,
En mots maladroits.

Les yeux,
Dans un ciel de feuillage fragile
Du thé au feu, des pas au loin.

Première tempête

Les mots que j’aime

Pudeur :

Sentiment de honte, de gêne qu’une personne éprouve à faire, à envisager ou à être témoin des choses de nature sexuelle, de la nudité, disposition permanente à éprouver un tel sentiment.

Gêne qu’éprouve une personne délicate devant ce que la dignité semble lui interdire.

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Les cheminées de l’incinérateur renvoient leur goutte de sang à la neige qui craque et dérange le silence. Les fils électriques chantent. Sortez voir cette nuit d’hiver.

Un souvenir de la première vraie tempête. Je songe à ces fantômes qui raclent des assiettes.

Voitures, restez au garage! Puis, au lourd grincement des grues succède l’assourdissant feutré du silence.

Je songe un moment : comment peut-on garder son manteau ouvert durant la tempête? Il y en a de toutes les couleurs, petite tempête qui fait son lit.

Des fantômes, des ombres de passage, tous ces bruits ambiants : Musique édulcorée, le balai, les couverts fumants, les sous qui tombent dans le tiroir-caisse.

J’adore le chaos et je plains cette dame à la jambe cassée. D’ailleurs, il n’y a que les roux pour ne pas porter de tuque…

Pelleter est donc une activité anthropologique.

mardi 18 décembre 2007

Appuyée à ce mur jaune, je pleure de froid. Je pleure, je ne sais plus où je suis. Je devais ramasser quelque chose entre ces murs jaunes mais je ne sais plus. Je ne sais plus quoi. L'objet à cueillir est mauve, comme mes mains, mes pieds, mes lèvres.

Un délire frigorifié. Je dois remettre un soutien-gorge, oui. Mais il n'y a que le froid et les pleurs.

vendredi 14 décembre 2007

Comparaison

Blanc, sur blanc, sur gris: ciel du matin
Chaussures trempées sur un lendemain froid
Ombre familière, la neige, un chuintement
La monnaie à ma poche, cristaline

Au matin de la rue, l'ivresse se dissipe

jeudi 13 décembre 2007

Un truc de matante

Mettre du vernis à ongles sur des bas, pour qu'ils ne filent pas.

mercredi 12 décembre 2007

mardi 11 décembre 2007

L'école de la vie, c'est un test

On a aspiré une vie. La mienne a commencé ce jour-là. Il faisait froid du haut de mes vingt ans. Du bleu, du blanc, les doigts gourds au printemps timide. L'école de la vie, au pied des murs blancs de la nouveauté, sans ce petit haricot. Un petit rien qui a grandi en moi, juste avant que mes entrailles le rejettent. Du rouge entre les cuisses, un vide sous le bassin.

Trois mois de cohabitation, trois mois d’exigences, trois mois de nausées, de seins douloureux, de crampes. Tout est parti si vite. Un bon coup d’aspirateur; lavée de l’irresponsabilité sexuelle. Pas de souvenir de ce moment. Un rêve s’immisce parfois : cette chose aurait bientôt cinq ans. Cet intrus, ce dévastateur. Il aurait été une récolte d’automne, une pomme bien verte, comme tant d’autres.

Des pas feutrés à la clinique, des voix douces et affectées. Regards en biais, gestes posés et précieux. Que des prénoms et des tutoiements. J’ai tout détesté. On a pris une vie et rendu des morceaux à recoller. Il a fallu trouver de la colle à chair, s’évader par tous les moyens. Est-ce bien arrivé ? Personne pour me tenir la main, un retour en taxi et une longue sieste.

Lettre au petit haricot, 21 mars 2002

Tu me fais chier, tu m’arrache des vomissements, tu me défigures. Je voudrais que tu ne sois pas là. Rien ne va et tu es là. Tu ne fais que ça, me rappeler ta présence. Toujours. Vas-t’en! Tu n’es pas le bienvenu. Je n’ai jamais pensé à toi et je t’oublierai aussi vite que tu es venu.

dimanche 9 décembre 2007

Les os verts et mal aux ovaires